L' atelier de Véronik

L' atelier de Véronik

Les textes de l'année 2020

Voici les pionnières du blog !

Consignes : le chiffre 7 et l'incipit des vingt ans : 

 

1-"Sept",  texte de Monique :

 

Quand j’ai eu 7 ans on m’avait dit que c’était l’âge de raison, je compris alors que j’étais une grande et qu’il faudrait peut être remiser mes livres de contes, j’adorais Blanche Neige et les 7 nains, le loup et les 7 biquets, je décidai que je les lirai toujours, même si ce n’était plus de mon âge.

A cause de mes 7 ans j’ai du aller au catéchisme où j’ai appris que dieu avait fait le monde en 7 jours, je m’étais dit, il est trop fort dieu ! Et qu’il existait 7 péchés capitaux.

Après le catéchisme j’invitais mes amies à jouer au jeu des 7 familles, Un jour ma grande sœur était arrivée chaussée de nouvelles bottes, toute fière de les exhiber, on avait bien ri avec mes amies on lui avait dit qu’elle avait les bottes de 7 lieues du Chat Botté ! Elle n’avait pas aimé cette plaisanterie, je m’étais vengée car la veille elle n’avait pas voulu que je regarde «  Seven » avec elle dans sa chambre, j’avais du regarder «  7 ans au Tibet » avec maman, sinon c’était le film que regardait papa, « les 7 mercenaires ». J’avais hâte d’avoir 14 ans pour avoir enfin ma télé, encore 7 ans à attendre, ça me paraissait long !!!

J ‘aimais les dimanches à la campagne, j’aidais mamie au jardin, elle m’enseignait comment semer les carottes, les salades, parfois on ne plantait rien à cause de la lune, il fallait attendre 7 jours pour qu’elle soit pleine. Après la pluie on regardait les arcs en ciel, on comptait les couleurs, il n’en manquait jamais toujours 7 ! Le soir mamie me lisait «  le petit prince », je connaissais par cœur ce conte, j’attendais avec impatience son arrivée sur la 7e planète notre terre.

J’avais beau avoir l’âge de raison mais je faisais encore des bêtises, un jour j’avais cassé un miroir en jouant, ma sœur m’avait dit que j’aurai 7 ans de malheur, ça m’avait perturbée, maman m’avait rassurée «  c’est de la superstition, ne crains rien ».

A 14 ans j’ai enfin eu ma télé ! J’étais une ado rebelle qui ne rêvait que de liberté, je n’avais qu’une hâte être majeure, il me fallait encore attendre 7 ans !!!!

 

 

2-"Vingt ans', texte d'Egoline ;

 

« J'avais vingt ans. Je ne laisserai jamais personne dire que c'est le plus bel âge de la vie."

Et pourtant… et pourtant…. Le 16 mars 1964, nuit de mes 20 sans …
Cette nuit là était pour moi synonyme de première fois… non ce n’est pas ce que vous pensez !
- Première fois que je fêtais mon anniversaire, pas en famille (on ne les fêtait jamais)
Mais avec ma bande de copains (une dizaine) la nuit nous appartenait – nous étions libres.
Les amis étaient musiciens nous pouvions danser serrés les uns contre les autres, sans limite de temps. J’avais pour moi seule le flirt le plus chic du groupe !
- Première fois que je recevais des cadeaux (j’ai encore un livre reçu, un disque vinyle et quelques cartes pour mes 20 ans.)
Et pourtant, aujourd’hui ce souvenir reste un cadeau dans ma mémoire mais….
Tant d’espoirs étaient nés pour moi…. Que s’est il donc passé ? je voulais tellement fonder ma propre famille, tout devait aller vite, espérant ainsi ne plus perdre de temps.
Le temps parlons en ! A 20 ans, il s’écoule trop lentement ! On a la vie devant nous n’est ce pas ? On accumule, sans réfléchir, (toujours pas le temps) ce qu’on reconnaît plus tard être des erreurs. Hélas la marche arrière n’existe pas « dans le temps ».
On encaisse, on passe à autre chose – on s’habitue c’est tout !
Les années s’écoulent cahin-caha – les enfants grandissent, deviennent notre priorité. Bien sûr, tout n’est pas noir – des éclaircies jalonnent notre parcours, des amis nous rejoignent.
On ne sait trop comment, la retraite se pointe, les enfants partent, le bilan de notre vie pointe son museau (très curieux) ! Le corps et ses capacités décline, nos contemporains, hier si présents et vifs, disparaissent, agrandissant peu à peu le vide autour de nous.
Que sont devenus les rêves de nos 20 ans ?
Aurions nous le même parcours s’il nous était donné de recommencer notre vie ?
Hélas mille fois hélas ! Impossible.
Dur, dur, de garder l’espoir, nos cheveux blancs nous rappellent sans cesse notre âge.
Je ne fête plus mes anniversaires, rappel trop violent du temps qui passe.
Et pourtant… Est-ce la faute de nos 20 ans ?

 

3-Sur la thématique de nos 20 ans, voici le texte de Gisèle : 

 

Samedi...Sur une initiative du département culturel de la municipalité,
les enfants de la ville s'étaient emparés des rues interdites à la circulation des véhicules. Les petits artistes "taggeurs", y sont allés de coeur joie, craies de toutes les couleurs de l'arc-en ciel serrées dans leurs petits doigts, matérialisant sur  le sol, les pensées qui tournent dans leurs têtes. J'ai vu beaucoup de représentations chats, chiens, maisons stylisés,  des arabesques abstraites... Et aussi, surprise ! Je reviens à ma petite histoire, car elle a une suite... Dimanche matin, en ouvrant mes volets, j'ai vu,  crayonné sur le trottoir, juste sous ma fenêtre, un immense coeur qui, en son centre, disait "BONNE JOURNEE)... Sûr !  celui ou celle qui a fait, ce je que je considère comme étant le chef d'oeuvre de la pensée du jour, ne savait pas que,  juste là, au-dessus, vivait une vieille dame qui, en ouvrant ses volets, rêverait innocemment que cet aimable souhait ne serait que pour elle ! Même lorsque les rêves des 20 ans ne sont restés que des rêves, on peut encore rêver !!!   -   hier, il a plu,  le coeur a disparu mais pas sa pensée. Merci au petit artiste!
 
 

Contente de voir vos textes devenir peu à peu plus nombreux, s'enhardissant, étoffant nos échanges de mots et de ressentis...Soyez-en remerciées ! 

Les consignes : le voyage rêvé, et la description. 

 

4-"Le navire a quitté le quai", par Gisèle : 

 

Le navire a quitté le quai... Cela serait prétentieux de me prétendre un navire. Moi, tout petit "Pointu" , blotti contre le quai,  dernier exemplaire de ma lignée. Les Hautes Instances l'ont décrété : désormais,  Il n'y aura plus de "pointus" en construction.

Ils m'ont oublié au fond du bassin. Là,  je somnole, je rêve...
Ce soir, il me vient des idées d'évasion. Ce soir, c'est pleine lune. Je romps mon amarre, je glisse subreptissement le long du quai. A la sortir du port, la mer est là, devant moi, immense déchirure béante face à l'horizon.  J'ai fait des milliers de sorties, avec le "Patron" ; ce soir, je suis seul, mais je n'ai pas peur. J'adresse un salut à la "Bonne Mère" comme à l'accoutumée.
Le vent s'est levé, il me pousse. La mer se forme, mais pas trop, ça va. Je retrouve les vibrations coutumières, le gouvernail grince un peu, je revis. L'étrave plonge et brasse une légère écume qui m'entoure. C'est comme si je revoyais la moustache du  "Patron", "brodée" "de mousse lorsqu'il buvait une bonne bière fraîche. La face ronde et dorée de la lune envoie son faisceau.. Je file droit devant, je me laisse happer par le rayon lumineux. Les soirs de pleine lune , c'étaient nos meilleures pêches... Dans mon rêve, j'ai conscience de rêver.. Si je ne me réveille pas, je ne reviendrai pas...
 
5- 'Vous avez dit voyage imaginaire ? ", texte d'Egoline : 
 
 
 Qui a t –il de plus imaginaire et inimaginable comme voyage, que celui que fait mon cerveau toutes les nuits ?

 

Libéré de la contrainte de ma conscience, de l’ego de mon inconscient, il vagabonde au rythme effréné de son bon vouloir.

 

Ainsi, « à l’insu de mon plein gré » je me retrouve enfant dans un village inconnu… mais, par miracle ou par la volonté du diable, je promène mon fils aîné âgé de 10 ans dans un landau !!! –

N’y a t il pas de quoi perdre la tête ?

 

Sans raison apparente, je découvre que mon cerveau a le pouvoir non seulement de voyager dans le monde entier, mais … il peut voler à loisir sur un tapis ou simplement au dessus d’un escalier ! Les marches me sont ainsi inutiles. Ainsi, je peux aller très vite d’un endroit à un autre, oubliant les difficultés de la marche.

 

Mon cerveau alterne, à sa guise, les souvenirs même succincts de ma mémoire passée et, telle une voyante à la boule de cristal lumineuse, y mêle des images de lieux, personnes, dates postérieures au 21ème siècle.

Prémonitions peut être, me direz vous !

Pourquoi pas ?

Une chose est pourtant constante : si je voyage par mes propres moyens, c’est toujours à bicyclette. Je vais travailler comme le commun des mortels mais dans un job inconnu, dans une ville inconnue. Et, c’est toujours le même travail avec les mêmes patrons.

Il y a de quoi en perdre son latin !

 

Pourtant, je tente chaque soir, avant de côtoyer MORPHEE, d’orienter, par une concentration adéquate, mon voyage de la nuit vers des plages mirifiques, avec eau turquoise à 37°…. Un cocktail à la main, reposant sur une chaise longue, accompagnée d’une musique hawaiienne.

 

Nenni, il n’en a que faire ! Il recommence ses divagations.

 

Je commence à comprendre pourquoi le matin je peux être quelquefois si fatiguée. !

 

EGOLINE vous salue bien et espère pour vous, un sommeil moins agité.

 

 

6-"Le grand voyage ou le voyage imaginaire de ma vie", écrit par Françoise : 

 

 

Lorsque j'ai pris pour la première fois ce train, je ne savais pas où il allait me conduire.
Au fur et à mesure qu'il avançait, je découvrais, j'apprenais, je m'étonnais.
Mais je ne pouvais plus l'arrêter.
Je m'accrochais à mon siège tant bien que mal.
Parfois il avançait tranquillement sans embûches,
Parfois il roulait à vive allure et j'avais très peur,
Parfois il ralentissait et je m'impatientais,
Mais souvent il heurtait un obstacle, et ça c'est arrivé plus d'une fois... Oh oui ! Plus
d'une fois !
A tel point que je souhaitais parfois en descendre de ce train à obstacles.
Mais le paysage continuait à défiler malgré moi, et j'étais happée.
Et puis... et puis... il a commencé à ralentir tout doucement, tout naturellement.
Je suis maintenant beaucoup plus à l'aise sur mon siège.... question d'habitude ou
d'expérience ? Ou....
J'ai appris à regarder sereinement le paysage qui défile et à en profiter.... le plus
longtemps possible !
 
7-"L' étrange voyage de Monique" , sur la deuxième consigne : 

 

 

LE VOYAGE ONIRIQUE

 

Affalée sur le canapé, je regardais un reportage sur la chasse à la palombe, qui devait ouvrir prochainement. Je n’ai jamais aimé la chasse, encore moins la chasse à la palombe, les oiseaux épuisés viennent se prendre dans les filets tendus par les hommes. Ecoeurée j’ai arrêté la télé et me suis endormie. Durant cette sieste j’ai rêvé que je volais, je survolais la France, l’Allemagne, la mer baltique, la Suède, la Finlande, de magnifiques forêts parées des couleurs de l’automne. Je me sentais légère, libre, j’étais un oiseau !

Puis soudain je les ai vues arriver, un véritable nuage de palombes, elles descendaient du nord pour rejoindre un climat plus doux, aussitôt je me suis dit il ne faut pas qu’elles aillent dans le sud ouest de la France.

Je les ai interpellées «  suivez moi ! Ne prenez pas la voie traditionnelle, vous êtes en danger ! ». Elles m’ont suivie tout naturellement.

Nous sommes descendues par l’est, avons survolé les Cévennes, je savais que là il n’y aurait pas de piège. De temps en temps je me retournais, elles me suivaient toujours. Je me sentais en osmose avec la nature !

Arrivées à la Méditerranée je leur fis un signe de la main et leur criai «  bon voyage et bonne chance ! ».

Je me suis réveillée, je ne savais plus où j’étais, sur terre, dans le ciel ?

Simplement sur le canapé, éblouie par ce voyage,

En me levant je vis des plumes sur le sol, j’en avais même sur mes vêtements ! J’ai aussitôt pensé que c’était ma chatte qui avait attrapé un oiseau. Je fis le tour de la maison et ne vis rien ! Par le fenêtre je voyais ma minette qui dormait paisiblement au soleil. Les portes et les fenêtres étaient fermées, ni la chatte, ni un oiseau n’auraient pu entrer ! C’était bizarre ces plumes, d’autant plus que j’avais fait le ménage le matin !

Quelque jours plus tard aux infos j’entendis quelque chose d’incroyable ! Les palombes attendues dans le sud ouest n’étaient pas passées, au grand désespoir des chasseurs, il paraît qu’on les aurait vu au dessus des Cévennes ! Un ornithologue expliqua alors que c’était sûrement dû au réchauffement climatique !

 

Finissons 2020 sur des lettres au Père Noël....On en a bien besoin ! 

 

8-Gisèle évoque ses souvenirs liés au bonhomme à barbe blanche, la douceur de l'enfance, tout un monde qui nous rassérène en ces temps...compliqués :

 

Bonjour Père Noël, Te souviens-tu de moi ? Te souviens-tu de la petite fille qui avait échangé son doudou contre le cadeau espéré ?  
J'avais accepté le troc proposé par ma mère. Elle pensait que j'avais assez mâchonné ce bout de chiffon en m'endormant.. Le donner au Père Noël était l'occasion où jamais de m'en débarrasser tout en se dédouanant de  l'interdiction.
Comme prévu, en m'éveillant j'ai vu que tu étais passé pendant mon sommeil.  Doudou n'était plus là. Je ne me souviens plus quel objet le remplaçait. Mais je me souviens avoir regretté la disparition de doudou.Je n'avais pas vraiment cru que tu l'emporterais...Maman m'a expliqué qu'une promesse est sacrée et que je l'avais acceptée. Quand même, c'était dur... J'étais petite, j'avais trois ans... Pendant quelques jours, j'ai regardé en me levant si tu n'avais pas changé  d'avis et ramené doudou. Mais non.  NOEL était passé. Tu étais reparti pour un an, emportant doudou.
Et encore...Te souviens-tu ? Les années qui suivirent, nous fêtions NOEL ainsi que ta venue chez mes grands-parents. Toute la famille réunie allait à la Messe de Minuit. C'était héroïque car dans ce village de montagne, il faisait très froid . Aussi,  pensions-nous à toi Père Noël qui passais la nuit dehors pour  nous apporter des présents. Grand-mère préparait, pour toi, un verre rempli de vin chaud à la cannelle, qu'elle  plaçait au pied du sapin. Quand nous rentrions, le verre était vide et les cadeaux s'étalaient au pied du sapin. C'était magique et merveilleux ! Une fois, je vis grand-père faire un clin d'oeil à mon grand frère.J'avais grandi moi aussi et compris pourquoi grand-père arrivait toujours en retard à la Messe. C'était lui qui buvait le vin chaud et  plaçait les cadeaux.
Voilà  Père Noël, je te remercie pour les yeux brillants des enfants et leurs sourires radieux quand ils te regardent et pour les souvenirs chaleureux qui restent dans la mémoire des grands
 Gisèle

 

9-Cathy propose ici un courrier au Père Noël, révélateur de temps inédits et parfois durs à vivre au quotidien. L'espoir reste une denrée spécifique de l'être humain, heureusement.

 

 

Cher Père Noël,

 

Si j’osais, comme cadeau 2020, je te demanderais bien la paix dans le monde, mais malheureusement je ne crois pas que ce soit de ton ressort. En plus, il y a tant à faire que ta hotte serait trop petite, je pense.

La gestion du Covid non plus ne te concerne pas, à moins que tu n’aies un surplus de matière grise ou carrément quelques cerveaux intelligents à greffer à certains ou certaines qui en ont bien besoin.

Si tu pouvais d’un coup de baguette magique, sauver notre planète et permettre à nos enfants et petits-enfants d’avoir enfin un avenir serein, je serais comblée.

J’ai bien compris Père Noël que tu ne pourras pas réaliser mes rêves, alors je vais les revoir à la baisse.

Dans ta hotte, j’aimerais la douceur, la gentillesse, l’amour, la santé pour ma famille, mes amis, voilà ! Ma demande est égoïste ? Comme tu y vas ! Que veux-tu ? La misère du monde n’étant pas de dimension humaine, je me contenterai de savoir ceux que j’aime à l’abri du malheur.

En tous cas, je te ferai faire des économies si tu remarques bien. Je n’ai besoin ni de diamants, ni de fourrures, ni de super robots auto cuiseurs — surtout pas un super robot auto cuiseur —, ni de vêtements ou sac de marque, ni de téléphone dernier cri. N’ai que faire de ces accessoires inutiles ! Devrais-je dire plutôt : de ces accessoires devenus incontournables par pur calcul d’industriels véreux.

Ce que je demande coûte encore plus cher ? Tu ne peux rien pour moi ? Ce que tu peux être matérialiste Père Noël ! Mais j’ai compris. Le bonheur ne dépend que de moi, de nous, des humains.

Mais les humains sont ce qu’ils sont mon pauvre vieux, et méditer sur la bêtise humaine est une tâche que j’ai abandonnée faute d’arguments positifs.

Bon, alors voyons voir, que pourrais-bien te demander pour finir cette année en beauté ? De quoi ai-je le plus besoin ? J’ai beau réfléchir, je ne trouve pas.

Alors je vais me contenter de te souhaiter un bon voyage. Que ta hotte bien remplie fasse des enfants heureux tant qu’ils sont encore en capacité de se réjouir.

Surtout n’oublie pas ton masque, il ne faudrait pas que la Covid t’empêche de mener à bien ta mission.

Je te fais de grosses bises à distance Santa Cruz, une caresse à tes rennes !

 

Une terrienne un peu dépitée !! 😊



03/11/2020
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 35 autres membres