L' atelier de Véronik

L' atelier de Véronik

Le babil des bouleaux.

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Joli bouquet de troncs blancs et feuillage léger, là où la tondeuse ne passe
pas, le trio trône sur un cœur d’herbes folles. Affrontant le chaud, le froid, la
pluie et le vent, ils grandissent et se fortifient au fil des ans.
Que se racontent-ils ? Vous l’ignorez, vous pensez même qu’ils ne
communiquent pas… et si c’était vrai, oseriez-vous le confier à
quelqu’un ? Imaginez ça un instant… vous seriez considéré comme fou à
lier, on vous ferait une réputation d’enfer, ouh là là… n’y pensez pas !

Eh bien… croyez ce qu’il vous plaira, je m’en fiche, moi, je vous dis qu’ils
se parlent, je les ai entendus !
Quand je faisais la sieste entre leurs troncs, j’ai entendu le plus petit se
plaindre qu’il avait des bestioles entre ses racines et que ça le chatouillait
par là-dessous. Tellement, tellement que ça le faisait rire. Il essayait bien
de se secouer, ses branches bougeaient mais ses racines, pas d’un quart
de poil et finalement ça l’agaçait, il riait mais jusqu’aux larmes avant de
s’habituer et de se résigner.

Alors ses deux compères sympathisant à sa calamité lui racontaient des
histoires pour qu’il oublie un moment son infortune. Le bouleau pourpre, plus
grand que les deux clairs, leurs raconta que les vaches du pré d’en face
couraient toutes, la queue en l’air, il ne savait pas pourquoi, mais supposait
qu’elles faisaient la course pour désigner la gagnante comme reine du troupeau.
Et les blonds y allaient de leurs suppositions, plus farfelues l’une que l’autre et
ils riaient tous les trois de bon cœur. Le bouleau serein racontait les visites
récurrentes d’une paire de moineaux et le nid qu’ils bâtissaient au creux d’une
de ses fourches. Il disait que ça le chatouillait agréablement que c’était
bien léger de porter ce petit nid. Bien sûr ils savaient et profitaient tous de
leurs gazouillis et petits cris. C’était le premier nid qui se logeait dans ce
grand bouquet. Le petit blond chatouillé des pieds se consolait en écoutant les
histoires des copains mais dans ses radicelles si sensibles, les guili-guilis
revenaient le faire rire, et rire encore jusqu’à le faire pleurer.

Et couchée là, tout près de moi je vis une souris sortir d’entre les herbes,
mignonne, toute douce le museau pointé vers le haut elle reniflait peut-être
ma présence, je n’ai pas bougé, elle a filé. J’ai entrepris de découvrir son trou
et l’ai froidement rebouché d’un galet, j’ai froissé les herbes autour pour bien
lui dire qu’elle n’avait plus de palais. Je ne l’ai pas revue et je suis bien
certaine qu’elle aura trouvé une autre galerie ou nicher.

C’était en juin, le soleil était doux, mes bouleaux chantaient, frémissants
dans la brise, ça voletait dans les feuillages où je baladais un regard
paresseux en me réveillant.

J’ai dû rêver, non ?
 
Lina, 23 janvier 2021

 

Dernière modification le samedi 23 Janvier 2021 à 21:51:40

1 appréciations
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Bravo...Beau rêve et beau texte et bien écrit...félicitations

3 appréciations
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Merci Lina, votre texte, effectivement fort bien écrit, me donne une idée pour la nouvelle consigne d'écriture : le lien avec la nature, comment vivons-nous notre colocation avec la Terre...Je peux le poster avec cette nouvelle consigne ? 

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Mais oui, pourquoi pas Véronique, très bien !
Je n'ai pas écrit de poème, je m'y mettrai peut-être... encore ce mois-ci, qui sait.
A la prochaine, Cordiales salutations.
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